Parents-freins

Quand les peurs des parents viennent perturber l’apprentissage

Pourvu qu’il sache lire à Noël !!!

Marie-Cécile et Pascale sont deux jeunes amies, mamans deux petits garçons, respectivement Louis et Antoine. Touts deux rentrent au CP cette année. Enchantés d’être dans la même classe, ils abordent cette rentrée avec plaisir.

Marie-Cécile est d’une nature anxieuse, un rien l’inquiète. Prévenante et prévoyante, elle ne laisse jamais rien au hasard. Elle tente toujours de maîtriser le maximum pour ne pas avoir de mauvaises surprises, se plait-elle à dire à Pascale dont elle envie l’insouciance et la capacité à prendre la vie comme elle vient.

Ce matin-là, les deux amies cheminent sur le parcours de l’école tout en discutant. Les enfants trottinent devant elles en se réjouissant de retrouver quelques copains. Tout à coup Marie-Cécile s’écrie :

– Louis ! Fais attention aux voitures ! Viens donner la main à maman…

Louis s’exécute docilement. Antoine, toujours devant l’interpelle :

– Louis, viens ! Allez viens !…

Mais Louis, accroché à sa mère ne semble pas l’entendre. Son attention est retenue pas le débat des adultes qu’il accompagne.
Reprenant le fil de la discussion, Marie-Cécile, toujours inquiète, s’adresse à Pascale :

Pourvu qu’il sache lire à Noël ! Je ne veux surtout pas qu’il redouble son CP…

Comme à son habitude, Pascale tente de rassurer son amie, mais rien y fait, elle sent monter l’angoisse de Marie-Cécile.

– Ça ne sert à rien de t’inquiéter comme ça Marie, tu te rends-compte ils n’ont pas encore commencé leur première journée !…
– Je sais… Mais j’y peux rien, j’ai trop peur qu’il rate son CP !…

Louis, lui, écoute passivement sa maman, sans rien dire. Mais déjà la cloche retentit. Marie-Cécile sent son cœur faire un bond dans sa poitrine. Elle se tourne alors vers son amie :

– Viens, on les accompagne jusque dans la classe, je veux voir où il va être assis, j’espère qu’ils seront au même bureau !…

 

Les enfants s’éparpillent dans la salle de classe. Antoine et Louis s’installent spontanément à la même table. La maîtresse, trop occupée à gérer quelques enfants en pleurs ou récalcitrants, a d’autres chats à fouetter…
Marie-Cécile ne peux s’empêcher de sortir les affaires du cartable de son fils et lui montrer où les ranger, l’abreuvant de conseils, l’implorant de bien écouter la maîtresse. Louis entend, placidement.
Les parents finissent par se retirer et la classe commence…

Louis, qui a perçu les angoisses de sa mère, comme tout enfant le ferait à sa place, va les intérioriser pour finir par les faire siennes. Il lui faudra désormais passer outre ses appréhensions avant d’être disponible à ses apprentissages.
Quelques semaines plus tard nous retrouvons les deux enfants, toujours assis ensemble, partageant le même bureau, dans la même classe avec la même maîtresse, suivant le même programme. Mais déjà on constate la difficulté de Louis à se mettre au travail. Il est dans la lune, rêvasse, réagit toujours avec un temps de retard sur ses camarades, ne sort pas le bon manuel, fait tomber ses affaires… Louis rencontre ses premières difficultés dans ses apprentissages. A Noël, il bute toujours sur la lecture, à la différence de son ami Antoine, qui s’envole littéralement.

Marie-Cécile, paradoxalement, se rassure quant-à elle. En effet elle constate que ses inquiétudes étaient justifiées !… Elle se renforce ainsi dans ses propres peurs, s’enfermant inconsciemment avec son fils dans une boucle infernale…

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  1. Anonyme

    on dirait moi!!!

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