A la Une - Apprentissages

L’apprentissage est une fonction naturelle !

L’apprentissage est une fonction naturelle, inhérente au monde du vivant. Nous procédons à la plupart de nos apprentissages tout au long de notre vie, de manière… inconsciente. Les apprentissages conscients, qui font appel à des stratégies élaborées ne représentent en réalité qu’une infime partie de tout ce que nous apprenons. L’homme est donc, par essence, prédisposé à l’apprentissage. Doté d’une conscience, il est particulièrement privilégié pour ce qui est d’exercer son intelligence créatrice et la mettre au service de ses apprentissages. L’école, qui est le cadre supposé le plus adapté à la découverte, non seulement de nouveaux contenus, certes, mais également de méthodes et de stratégies efficientes, se heurte néanmoins aujourd’hui à la progression d’un échec et d’un désintérêt massif de la part des élèves. On assiste effectivement à la progression d’une désappétence des enfants en matière d’apprentissage.

De nos jours, l’école n’est plus le seul lieu de l’apprentissage. Si cela a longtemps été une de ses prérogatives majeures, l’enfant d’aujourd’hui, lorsqu’il entre dans son établissement a non seulement été très fortement sollicité par une multitude de propositions alléchantes en matière de plaisir et de tentations, ce qui semble faire cruellement défaut à l’école aujourd’hui, mais il a, par ce biais, pu procéder à de multiples découvertes et apprentissages, parfois sans même s’en rendre compte. Les sources de l’apprentissage de nos jours, sont partout. Séduisantes, variées et parfaitement adaptées à leur public, par un marketing à la pointe de toutes les stratégies.
Dommage que l’école ait raté le train…

Mais que propose donc cette école, de si répulsif, qu’on observe une telle désaffection et un si grand désamour de la part de ses élèves ?

En premier lieu, une idée : celle selon laquelle l’apprentissage suit une droite continue, régulière et ascendante, qui suit à la fois l’intérêt et la qualité de l’investissement, mais surtout le niveau de celui-ci : apprendre, c’est dur et cela prend du temps. La réalité dit pourtant tout autre chose. On apprend par accident ! Et s’il est une variable quasi inexistante dans l’apprentissage, c’est bien le temps. En effet, apprendre, c’est un peu comme un flash, une lumière instantanée, une illumination. Cela ne dure qu’un instant. En revanche ce qui peut prendre du temps, c’est de ne pas apprendre… La fonction mathématique qui pourrait le mieux représenter l’apprentissage est donc une fonction en escalier, à cela près qu’elle apparaît plutôt chaotique, et pleine de surprises ! Le temps qui sépare deux apprentissages peut être long, mais jamais inutile, et s’il ne témoigne pas d’un comportement actif de la part de l’élève, il s’avère cependant indispensable à la qualité des deux apprentissages qu’il relie. Mais il est incontestable qu’il est plus rassurant de penser à l’apprentissage comme à une mécanique régulière et continue, qui demande un effort constant, soutenu, même si cela est faux.
En effet, il est plaisant pour l’enseignant, ou le parent, d’imaginer que la qualité de l’apprentissage, donc le niveau de réussite scolaire, sont étroitement liés à l’importance du temps qui y est passé. En d’autres termes, « travaille beaucoup pour bien réussir » pourrait être leur devise. Si l’école a pour tâche de fabriquer des élèves laborieux, pleins d’abnégation et entièrement tournés vers leurs apprentissages scolaires, alors cela se tient. Mais au fond n’est-ce pas là le nœud du problème ?

 

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